Attardons-nous un instant sur cette relation complexe, très peu mise en avant et qui pourtant a une incidence préjudiciable sur la vie des Mauritaniens.

L'oligarchie Mauritanienne, cette structure de récente facture, est le fruit pourri d'une construction démocratique et sociale avortée. Une guerre fratricide et régionale larvée en fut l'élément catalyseur.
Parfois le premier faux pas est déjà de trop...
Sans vouloir ressasser indéfiniment les mêmes sujets, il est vrai que le seul faux pas "majeur" de la présidence de feu Mokhtar Ould Daddah, reste incontestablement la participation de la Mauritanie à la guerre du Sahara occidental.
Cette lourde décision, dans une lecture purement égoïste des conséquences, va permettre de cautionner l'avènement du pouvoir militaire à la tête de l'Etat Mauritanien, d'une manière tragiquement durable.
La coercition militaire comme arme politique et sociale.
Les coups d'états militaires, dans le contexte de l'époque, à savoir celui des années 70, étaient monnaie courante en Afrique et dans d'autres régions du monde. Il en est ainsi au Ghana, au Congo, en Ouganda, au Bénin, au Maroc, au Rwanda, au Niger, en Éthiopie, aux Comores etc.
Une série infâme de coups d'états militaires en cascade, réalisés à l'ombre d'un principe politique occidental auparavant immuable, de non-ingérence dans les affaires intérieures des États souverains.
Le Yo-yo des principes en diplomatie.
Ce précepte de non-ingérence a autorisé implicitement, les acteurs qui étaient les mieux positionnés dans le rapport de force, à agir en toute impunité contre l'intérêt des peuples.
En Afrique, la force militaire l'emporta sur la puissance idéologique.
Ces nouveaux acteurs à présent en place, disposaient du temps nécessaire pour fortifier les assises de leur pouvoir. Quelques décennies plus tard, au nom des dérives commises en liaison avec ce principe, les grandes puissances vont lui en substituer un autre, celui de la responsabilité de protéger.
La mutation : Après le pillage, le business.
Comme avec le sommet de la Baule, où l'on demandait en gros à des dictateurs Africains, de rentrer dans le rang en acceptant de faire preuve de bonne gouvernance, à savoir de prendre en compte l'avenir des populations dont ils avaient la charge, de les laisser s'exprimer et choisir les personnes qui devront les représenter.
Les présidents Africains actuels ont bien conscience, qu'ils vont devoir opérer une autre transition, celle qui pourra légitimer la conservation de leurs acquis financiers.
Car l'exigence de leurs partenaires et bailleurs de fonds, est aujourd'hui concentrée sur l'alternance politique.
Faire la part des choses.
Le statut moderne et capitalistique à souhait, de " Milliardaire", est un nouvel échelon apparu sur l'organigramme de la fortune en Mauritanie.
Avant cela, nous avions des riches commerçants, qui surent évoluer avec le temps et la société, en adaptant et diversifiant leurs secteurs d'interventions.
Les Mauritaniens sont peu nombreux et fatalement interconnectés, l'origine des richesses de nos commerçants n'avait jamais soulevé de doutes et de suspicions.
Celles de nos nouveaux millionnaires et milliardaires oui.
Remettre les compteurs à zéro.
En raison du trafic de drogues, d'armes et des autres activités illégales qui sévissent dans la région depuis plusieurs années, nous demandons une transparence dans les activités économiques et financières des grandes entreprises Mauritaniennes.
Nous souhaitons aussi que l'institution fiscale Mauritanienne, s’intéresse de plus près aux constitutions trop rapides de patrimoines par des particuliers.
Les Mauritaniens ayant des comptes à l'étranger doivent les déclarer ainsi que la nature des activités qui justifient les revenus constatés, ce qui inclut et oblige les responsables de l'État à faire de même.
Le foncier est l'autre cible de choix des blanchisseurs d'argent sale.
En vertu de cette information, il est nécessaire que les listes d'attributions des terrains soient publiques ainsi que la chaîne des ventes.
Il ne faut pas laisser un pli, où nos corrupteurs en chef, puissent dissimuler leur argent.
La lutte pour l'accaparement des terres ancestrales en fait partie, car tout projet que l'État Mauritanien pourrait avoir pour elles, peut se discuter et se négocier, sans gêner les susceptibilités locales.