top of page

Géopolitique du Terrorisme

Dernière mise à jour : 7 févr. 2022

La géopolitique est l'étude des effets de la géographie (humaine et matérielle) sur la politique internationale et les relations internationales. C'est une méthode d'étude en politique étrangère, pour comprendre, expliquer et prédire le comportement politique international à travers des variables géographiques.

Le raisonnement géopolitique dépasse les analyses de science politique en ce qu'il permet de comprendre la complexité des situations internes propres aux camps terroristes (volonté d'acquisition de certains espaces, contrôle et gestion des territoires sous son autorité.) D'ailleurs, la défense de l'intégrité territoriale relève d'un véritable enjeu stratégique dans la lutte contre le terrorisme.


La géopolitique du terrorisme s'efforce de dresser un panorama du terrorisme. En prenant en compte les dimensions internes et internationales. Elle replace le curseur de l'appréhension sécuritaire. Elle étudie l'évolution des réseaux terroristes transnationaux. Elle s'acharne à décrypter les arguments défendus par les groupes terroristes.


Elle recense les modes d'actions privilégiés de ces groupes et le problème de sécurité que cela pose aux sociétés civiles. Elle se propose de démontrer la porosité conceptuelle entre les actes terroristes, le crime organisé et le mercenariat. Elle propose une vue d'ensemble des différentes mesures de lutte contre le terrorisme et les efforts en matière de coopération internationale via des mécanismes multilatéraux et la constitution d'alliance politico-stratégique.


# Les concepts clés de la géopolitique sont ::


- Les frontières et la souveraineté

- Les rapports de force et la puissance

- les opinions publiques et les représentations

- la guerre et la paix


La rencontre entre le terrorisme et la géopolitique peut être perçue comme systématique en ce que les intérêts politico-économiques sont au centre de l'économie mondiale et des relations internationales.


Repères historiques :


- disparition d'un ordre politico-économique issu de la guerre froide

- l'émergence de nouvelles formes de nationalisme d'inspiration religieuse au moyen-orient.

- la révolution Iranienne (Axe sunnite/chiite)

- le conflit israélo-palestinien

- apparition de la drogue comme fléau international

- épuisement prévisible des ressources naturelles du globe


Problème de définition pour le terrorisme


En France, l'article 421-1 définit le terrorisme comme : " le fait de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation et la terreur". Pourtant, le trouble à l'ordre public et l'intimidation ne sont pas le seul fait des terroristes.


Au titre 22 du code des USA est défini comme terrorisme : " toutes violences préméditées, à motivation politique exercée contre des cibles non combattantes, par des groupes infranationaux ou des agents clandestins dont le but est généralement d'influencer l'opinion".


Des principes communs parmi les définitions légales du terrorisme font émerger un consensus sur la signification du concept et alimentent la coopération entre les personnels de police de différents pays. Ces principes communs situent le terrorisme quelque part entre un acte de guerre en temps de paix et un crime de guerre commis par un organisme non-étatique.


À l'image du terme torture, le terrorisme est difficile à classifier, définir ou interpréter, d'où le danger des législations en ce sens. (CERDA-GUZMAN 2008)


Distinguer terrorisme et résistance


L'action violente apparentée à un acte de résistance est souvent qualifiée de terroriste. Le résistant ferait un usage légitime de la violence dans un pays où le système politique serait tyrannique, totalitaire ou colonialiste alors que le terroriste viserait un État démocratique.


Néanmoins, la légitimité d'une cause dépend d'une appréciation subjective. Le terrorisme est une méthode de combat qui prends pour cible principale la population civile. Ainsi, les mouvements de résistance ne pourraient viser que des cibles militaires, ce qui les différencieraient des organisations terroristes.


Guerre contre le terrorisme


La guerre contre le terrorisme est apparu dans la rhétorique de l'administration de G. W. Bush, dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.

Cette guerre se démarque de la lutte antiterroriste traditionnelle par des actions militaires de grande ampleur dites préventives au niveau international et un interventionnisme actif. (Brezinski)


Il s'avère que l'expression "guerre contre le terrorisme" est porteuse d'un non sens car on ne déclare pas la guerre à une technique, une méthode ou une tactique.


Le 21 septembre 2001, le président G.W BUSH annonçait devant le congrès : " Qui n'est pas avec nous est contre nous."


Les relations internationales ont donc été entièrement redéfinies, et les états soutenant les USA ont dû fournir des informations et ont été réhabilités au rang de partenaires malgré leur passé, ce qui fut le cas par exemple pour la Russie et la Chine. Tandis que les pays soupçonnés d'abriter des terroristes furent distingués comme des cibles au même titre que les terroristes.


Plusieurs facteurs géopolitiques contribuent à nourrir les aspirations des groupes d'individus violents. En effet, les états démocratiques réagissent très différement à la menace terroriste et ce en fonction d'au moins 3 facteurs clés selon Epifanio (2011) et Savun et Phillips (2011) mais qui ne sont evidémment pas exhaustif :


  1. le dégré d'implication militaire de la politique étrangères des états démocratiques

  2. la présence élevée des musulmans dans les états démocratiques engagés sur la scène internationale

  3. la proximité des liens tissés avec les USA et Israël

La prise en considération des arguments de Savun et Phillips, souligne que la politique étrangère des états démocratiques impliqués sur la scène internationale contribue à nourrir le risque d'attentats terroristes.


Terrorisme en Afrique


Dans le terrorisme en Afrique existe une sorte de prolifération de l'économie de contrebande, fortement inspirée de la vente de la drogue, des armes qui profitent aux multinationales et du trafic humain.


Selon la Convention de l’ONU pour la suppression du Financement du Terrorisme est défini dans l’article 2 : « Commet une infraction au sens de la présente convention toute personne, par quelque moyen que ce soit, directement ou indirectement, illicitement et délibérément, fournit ou réunit des fonds, dans l’intention de les voir utilisés, ou en sachant qu’ils seront utilisés, en tout ou partie, en vue de commettre :


a) un acte qui constitue une infraction au regard ou selon la définition de l’un des traités


b) tout acte destiné délibérément à blesser ou tuer un civil, ou toute autre personne qui ne participe pas directement aux hostilités dans une situation de conflit armé, lorsque par sa nature, cet acte vise à intimider une population, un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir, ou à s’abstenir d’accomplir, un acte quelconque. »


La source de financement des activités terroristes a également constitué un souci dans la sous-région. Le phénomène étant soutenu par plusieurs facteurs y compris l'existence de vastes économies informelles.


Trois catégories de financement du terrorisme doivent retenir notre attention :

  1. le financement des opérations terroristes (attaques - coût des armes, véhicules, carburant)

  2. fonds logistiques : Fournir de l'argent à des individus et groupes pour des entretiens personnels, voyage et logement

  3. utilisation de fonds terroristes pour fournir des oeuvres sociales, particulièrement à des communautés démunies et fournir de l'aide à des groupes terroristes

Iannaccone et Berman (2006) ont jeté la lumière sur la manière dont les groupes terroristes ou extrémistes religieux deviennent des fournisseurs déterminants d’œuvres sociales, d’action politique et force contraignante dans des situations où des gouvernements et économies fonctionnent de façon médiocre.


Présence Française ou comment les Français analysent leur présence en Afrique : Rivalités et différences de vision et de stratégie des états de la région, ainsi qu'une instrumentalisation par ceux-ci de la menace terroriste afin d'obtenir des aides et de renforcer l'état. Dégradation de la situation sécuritaire en dépit d'une forte présence de soldats étrangers (plusieurs milliers). La promesse de financements internationaux qui n'arrivent pas. Incapacité des dirigeants de la région à exercer leur autorité sur toute l'étendue de leurs territoires.


Autour de la lutte contre le terrorisme dans le SAHARA existe un enchevêtrement de logiques géopolitiques, impliquant des mouvements et des acteurs étatiques et non-étatiques, internes ou externes à la région.


Terrorisme et droit international


La guerre est un phénomène régi par le droit international, et ce à deux titres :

  1. les règles du jus ad bellum (le droit à la guerre ou le droit de faire la guerre) déterminant les situations dans lesquelles il est licite de recourir à la "guerre"

  2. et celles du jus in bello ( ou droit humanitaire) réglementant la conduite d'une "guerre" et la protection des victimes de "guerre"

Certains ont soutenu que le droit international humanitaire était dépassé (« outdated ») dans cette «guerre contre le terrorisme» et qu’il méritait d'être révisé.


Une éminente internationaliste fait valoir que les Conventions de Genève n’ont pas été négociées pour s’appliquer à de tels conflits. Plus nuancés, des membres du gouvernement canadien ont affirmé, devant la Chambre des communes, que ces conventions ont été écrites à une époque antérieure et qu’elles ne s’appliquaient pas si facilement aux conditions actuelles.


Même des dirigeants du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui est pourtant le gardien des Conventions de Genève, avancent que celles-ci «ne sont pas des tables de la loi faites pour l'éternité. […]. Avec Al-Qaeda, nous sommes en train d'entrer dans une zone grise du droit international humanitaire. Le droit devra s'ajuster à cette évolution de la nature de la guerre »


Le Président G. W. Bush, quant à lui, a répondu à un journaliste qui lui posait la question, que les Conventions de Genève n’étaient pas dépassées. Il a toutefois confirmé les dires de son secrétaire à la défense D. Rumsfeld, qui avait dès le début affirmé que les personnes détenues à Guantánamo n’étaient pas des prisonniers de guerre, mais des «combattants illégaux », tout en promettant que les Conventions de Genève seraient, dans les faits, respectées.


32 vues0 commentaire
bottom of page