Nous avons une nuée de groupes terroristes qui pullulent sur notre continent. Ils se baladent entre le Mali, le Burkina Faso, le Tchad, le Nigeria, la Mauritanie, le Bénin, le Cameroun, la Libye, le Niger, la République Centrafricaine, la RDC, et même le Mozambique. Ce qui les situe dans le nord – ouest, dans le Golfe de guinée, dans le centre de l’Afrique et maintenant dans le sud – est.
La réalité de la pénétration géographique de notre continent par les groupes terroristes, leurs commanditaires et les autres nations opportunistes, est indéniable.
Nous sommes concrètement, sous le joug d’un assaut asymétrique de grande ampleur, qui menace la sécurité de tous les Africains.
Nous n’arrivons pas à le comprendre pour la simple et bonne raison que nous sommes, prisonniers de structures gouvernementales qui nous limitent dans notre façon d’agir.
Que nous n’avons pas les outils nécessaires pour mener de front ce combat, ni les armes, ni les munitions, ni la mentalité adéquate pour affronter intellectuellement ce défi majeur pour notre existence. Je ne vous parle pas de nos états que nos propres partenaires internationaux décrivent comme des faillites.
Eux qui nous accompagnent depuis plus de 40 ans sur ce chemin invisible et inatteignable du développement.
Les peuples africains ont depuis longtemps compris de quoi étaient faits les mécanismes de leur servitude.
Du plus humble gardien de maison au plus intelligent et cynique haut fonctionnaire.
Dites-moi, sincèrement, connaissez-vous un homme ou une femme plus triste, que celui ou celle qui sait avec certitude que son avenir sera l’œuvre d’une pure improvisation et non d’une méthodique préparation ?
Nous méritions certes de meilleurs dirigeants, parce qu’après tout, c’étaient les enfants de gens qui avaient été colonisés et dont le pays fut occupé, il n’était pas saugrenu d’imaginer qu’ils auraient eu un peu plus de fierté à l’arrivée.
La puissance colonisatrice française a formé des administrateurs auxiliaires, des individus qui ont montré leur capacité à se conformer au nouvel ordre mondial d’après la décolonisation.
Nos gouvernants ont compris petit à petit que la partie dans laquelle nous étions désormais des joueurs, quoique petits et pauvres, avait des règles qui étaient définies par les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale.
Donc, il n'était pas question des Français.
Je sais, c’est dur de lire cela en sachant que nos grands-parents sont partis se battre pour sauver la France.
En vérité, nos grands-parents sont partis se battre pour le Général de Gaulle et son idée de la France, mais surtout pour se libérer de la colonisation.
Car la France réelle, elle était collaborationniste au régime des Nazis. Pour sauver Paris, ils auraient pactisé avec le diable s’il le fallait.
Parce que pour eux, hier comme aujourd’hui, Paris, c’est la France.
Une fois que nos dirigeants ont compris où se trouvait le pouvoir, ils ont commencé à entrevoir les possibilités que les cartes qu’ils avaient en mains pouvaient leur offrir.
Les cartes en question, sont les ressources naturelles, la position géographique, les ressources humaines, le contrôle que vous savez exercer sur votre territoire, la stabilité que vous pouvez assurer, les moyens de paiements que vous pouvez garantir.
Le pays, les populations et les ressources naturelles sont devenues la monnaie d’échange, pour la protection et la richesse de nos dirigeants et de leur cohorte d’exécutants qui se font appeler élites.
Le pays et les populations permettent de demander des prêts, des dons et les autres demandes du spectre de la mendicité étatique.
La position géographique peut s’avérer extrêmement importante dans une période de prolifération du terrorisme ou dans les conflits qui opposent les grandes puissances pour le contrôle de la planète et de l’espace aussi visiblement.
Les ressources naturelles sont cruciales aux économies guliveriennes occidentales, elles ne peuvent pas vivre sans ou en tout cas leurs dirigeants ne peuvent pas l’imaginer une seule seconde.
C’est un outil très dangereux à manier quand on ne sait pas ce qu’on fait, donc prudence est mère de sureté.
Les populations sont le parent pauvre de toute cette histoire, je ne saurais les décrire autrement que comme des otages.
Elles veulent juste vivre dignement, en paix et en sécurité chez elles.
Avoir une ligne conductrice, un espoir à poursuivre, une grande tâche à accomplir, c’est ce que souhaitent les populations.
Ce qu’on leur propose, c’est la misère, l’ignorance, l’injustice et la discrimination, pour servir à la jouissance de leurs dirigeants et de leurs enfants.
Cette situation ne saurait durer bien longtemps et il est déplorable de se dire que tout ceci va mal finir sans pouvoir rien faire pour l’empêcher.
Quand nos ancêtres se sont fait coloniser, ils étaient aussi divisés que nous le sommes aujourd’hui sur le continent Africain.
La pénétration du territoire s’est faite dans plusieurs directions par plusieurs acteurs extérieurs qui ont ensuite enrôlé des combattants africains pour continuer leur sale besogne.
Les colonisateurs ont trouvé des gens mécontents, maltraités, esclaves, dans des castes, avec des chefs qui vivaient sur la noblesse de leurs ancêtres, qui avaient les meilleures terres, plein d’animaux et d’autres privilèges.
Ils ont usé des stratagèmes les plus simples pour nous retourner le cerveau et pour finir, nous avons tous subi l’autorité de la colonisation, nobles, esclaves et castés.
Nous étions logés à la même enseigne avec le même maître.
Avons-nous appris quelque chose ??
Je vous laisse y réfléchir.
Le ramdam entre le Mali et la France, va forcément causer de l’activité chez les terroristes, nous en avons eu un échantillon les dernières semaines. Sachons déjà, que cela va se reproduire.
Mon analyse me permet de dire que 4 pays sont susceptibles à court ou moyen terme d’être affectés directement par les mouvements de troupes des terroristes.
Le Niger
L’Algérie
La Mauritanie
Le Tchad
La lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest et au Sahel passe par un aspect militaire inévitable, une refonte sociale véritable, un nouveau pacte politique, une médiation religieuse indispensable et une sensibilisation massive des populations via toutes les méthodes de communication à notre disposition.
L’aspect militaire ne peut pas être sous–estimé, ce qui suscite en moi une crainte évidente, car nous n’avons pas de militaires en nombres suffisants, nous ne semblons pas avoir une politique en matière de conscription et nous n’avons pas de réservistes qui pourraient venir en soutien de nos troupes et qui seraient formés pour le combat.
L’armement dont nous disposons, les forces aériennes ou maritimes sont en deçà des besoins réels pour ce type de confrontation ou en tout cas pour supporter des affrontements sporadiques sur une période de temps assez longue.
L’idée est donc de pouvoir disposer de nos troupes intelligemment et de manière à leur éviter des combats rapprochés et des pertes humaines.
Nous devons contrôler un très grand territoire, protéger une population éparpillée et veiller à nos intérêts économiques.
Cela implique forcément de recruter des civils, de former des nouveaux profils, de parier sur la technologie de la surveillance, de donner à nos populations des moyens pour lancer des alertes.
Je pense aussi, quoique je vous le suggère avec beaucoup de réticence, que nous pourrions mettre des mines terrestres dans certaines zones circonscrites, afin d’empêcher l’entrée des terroristes vers des villes, des hameaux et des villages éloignés.
J’ai déjà parlé des drones, des radars et des caméras de surveillance spécialisées pour les frontières et les côtes maritimes. Nous devons aussi penser à nos populations nomades, à nos éleveurs et aux populations qui se déplacent en général.
Il y a une technologie du traçage, qui consiste à donner aux groupes que je viens de citer, des objets aussi petits que des portes clé, qui nous permettent de connaître leurs déplacements par géolocalisation quasiment en temps réel. Ces objets peuvent être munis d’une balise de détresse.
La vitesse d’acquisition de l’information et du renseignement, le traitement et l’analyse des données qu’elles vont produire sont des moyens dont nous ne saurions pas nous passer.
Il est donc vital de comprendre comment articuler notre stratégie d’intelligence à nos opérations militaires.
Le succès d’une telle entreprise nécessite une cohésion populaire, qui ne s’obtient pas en baillant aux corneilles. Il est impératif pour les pouvoirs en place de changer. Il est plus que temps de faire de la politique pour les populations.
Où en sommes-nous de l’électricité et de l’eau courante pour tous ?
Où en sommes-nous dans l’aménagement du territoire ?
Où en sommes-nous du développement économique des régions ?
Où en sommes-nous dans la distribution des terrains aux populations déshérités ?
Où en sommes-nous dans la gestion du transport des biens et des personnes ?
Où en sommes-nous dans la gestion de notre logistique commerciale ?
Où en sommes-nous dans la transformation de nos ressources naturelles ?
Où en est notre système éducatif ?
Comment éduquons-nous nos enfants et pour quel résultat ?
Comment formons-nous nos techniciens et nos ingénieurs et pour quel marché du travail ?
Que dire du secteur de la santé ? De notre approche du handicap et de la maladie mentale ?
Il y a tant de travail à faire, que notre population ne suffirait pas pour l’accomplir, en raison de tout le temps que nous avons perdu, de l’argent qui a été engloutis par des appétits sans fonds et pourtant bien humains.
Nos compatriotes qui ont eu la chance et l’honneur de nous diriger depuis 40 ans, nous ont spoliés, c’est un fait incontournable.
Les Bédouins, les éleveurs, les agriculteurs, les petits boutiquiers et les petits commerçants qui ont vécu en Mauritanie n’étaient pas du bois dont on fait des milliardaires.
Ils n’ont laissé aucun milliard à leurs enfants. Ils sont complètement innocents des fortunes qui se sont constituées par leurs descendants.
Les nouveaux milliardaires en question.
Qui se sont multipliés ces 20 dernières années.
Des milliardaires qui sortent en même temps que le passage de la drogue dans cette région, les trafics en tout genre, et même le terrorisme.
Des gens qui peuvent ensuite créer des entreprises et faire partie du système très alléchant des appels d’offres du gouvernement.
Une meute de parasites, de truands, d’arnaqueurs, de manipulateurs, de dealers, de sniffeurs de cocaïne, qui ne semble pas gêner plus que cela les autorités.
C’est presque normal, dans un pays où l’on a porté aux nues les valeurs du mensonge, de l’opportunisme et où la honte n’étouffe plus personne depuis bien longtemps.
Ceux qui ont permis cette dégradation des valeurs humaines et islamiques de ce pays sont nos militaires, nos hauts gradés, ceux qui n’arrêtent pas de faire des comités de ceci ou de cela pour continuer à bouffer tranquillement au vu et au su de témoins irréfutables, leurs concitoyens et coreligionnaires.
Est-ce d’eux que nous sommes censés attendre la protection du territoire, de nos biens et de nos personnes ? La réponse est oui. Parce que nous n’avons pas le choix.
Nous sommes dans une impasse politique, sociale, économique et militaire.